Friday, August 30, 2013

L'enfant


L’enfant traite d’une multitude de maux sociaux tels que la pauvreté,la criminalité, le chômage et la grossesse adolescente. N’empêche, à mon avis le film doit être vu en filigrane comme une critique à la culture de consommation dominante. Toute la souffrance et les supplices par lesquels Bruno fait passer sa copine se lient de quelque façon à des ennuis financiers. La chasse à l’argent et une fascination pour tout ce qu’il peut acquérir font en sorte que Bruno néglige ses responsabilités en qualité de père et compagnon de vie. Dans notre société l’argent équivaut le pouvoir d’achat, lequel, à son tour, se traduit dans une meilleure qualité de vie. Donné ce fait, une prudente administration des biens est nécessaire pour une vie heureuse. Avant tout, l’argent doit être utilisé pour obtenir les premières nécessités, comme la nourriture et le logement. Bruno claque tous ses épargnes sur des choses inutiles ne donnant de la satisfaction qu’à très court terme, ce qui ne laisse pas de quoi payer un toit sur la tête. Le couple se trouve donc obligé à déménager à un abri dilapidé fait de toutes pièces. Leur constante instabilité financière met Bruno sur la mauvaise pente, celle qui le porte à vendre son propre enfant avec la justification de ce qu’ils peuvent “en faire un autre.” Dans cette phrase se trouve l’essence de la culture de consommation. Consommer c’est l’acte de faire inutilisable, puisqu’un objet ayant été consommé ne sert plus à rien. Quand on fait de ses propres enfants des objets à qui il ne faut pas montrer de la tendresse et qui sont  aussi jetables comme une boîte à bière, on ne les valorise plus et la dynamique familière est au risque. Dans notre société il y a un conflit consternant entre les gens et les choses, quand les choses prennent le dessus sur les gens la tragédie ne tardera pas à arriver, ça c’est la morale de L’enfant.

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